Parmi les œuvres les plus abouties et les plus inspirées de Le
Corbusier trône en bonne place le « Louise-Catherine », péniche
aujourd'hui amarrée quai d'Austerlitz, à Paris. Présentant la rare
particularité d'être construit en béton, cet immense chaland signe le
triomphe d'une vision de l'architecture avant-gardiste, aux lignes
simples et dépouillées. Longtemps propriété de l'Armée du Salut, qui en
fit un refuge pour sans-abri, ce lieu d'histoire et de mémoire illustre
la formule chère à Le Corbusier, « pleine main j'ai reçu, pleine main je
donne ». Depuis les années 1960, il est un motif de fascination et
d'inspiration pour l'urbaniste Michel Cantal-Dupart, qui a choisi de
mener l'enquête sur le « Louise-Catherine ».
Jalouse de ses secrets, la péniche corbuséenne raconte une histoire à
énigmes, digne d'une intrigue à la Simenon. Elle tisse une incroyable
trame entre un monde disparu et les rencontres qui ont jalonné la vie de
Le Corbusier, fait naître des amitiés, suscite projets et passions
toujours recommencées. Voici le récit de cette enquête à
rebondissements.
Michel CANTAL-DUPART
Urbaniste et architecte, professeur au
Conservatoire national des arts et métiers à Paris de 1998 à 2010 à la
chaire d'urbanisme et d'environnement, Michel Cantal-Dupart s'est
notamment illustré par la création de la mission Banlieues 89 avec
Roland Castro et comme lauréat, avec Jean Nouvel et Jean-Marie
Duthilleul, au projet du Grand Paris en 2010.