Architectes des Trente Glorieuses, Daniel Badani et Pierre Roux-Dorlut
participèrent à une histoire de l'architecture française qui marqua
l'hexagone et le continent africain. Monographie sous la direction de
Gwenaël Delhumeau (chercheur et enseignant à l'ENSA Versailles) et
Aurélien Lemonier (conservateur au département Architecture du Centre
Georges Pompidou). Préface de Francis Rambert et entretien avec
Dominique Perrault.
"Il est un paradoxe de la modernité que soulève symptomatiquement
l'œuvre de Daniel Badani et Pierre Roux-Dorlut. Comme le suggérait
l'historien Jacques Gubler à propos de leur maître Eugène Beaudoin,
voilà ce qui pourrait bien contribuer à fissurer plus encore « l'idée
reçue, propagée par Le Corbusier, que l'enseignement organisé à l'école
des Beaux-Arts signifie l'antithèse de la modernité architecturale ». Du
plan d'urbanisme d'Abidjan au Nouveau Créteil, des premières
infrastructures nucléaires à l'aménagement de la tête du pont de Sèvres,
l'œuvre de Badani et Roux-Dorlut couvre le champ entier de la pratique
architecturale de leurs temps. Elle s'empare de la tradition pour mieux
établir le présent. En remonter le cours nous permettrait peut-être de
saisir à quel point, comme l'affirmait Gilles Deleuze, « dans toute
modernité, dans toute nouveauté, il y a un conformisme et une créativité
». Séparer le conforme de l'intempestif serait ainsi « la tâche de ceux
qui savent aimer et qui sont les vrais destructeurs et créateurs à la
fois. »"
Aurélien Lemonier et Gwenaël Delhumeau