Français, étrangers, juifs, musulmans, chrétiens ou sans
religion, « ces gens-là » ont une chose en commun : vivre
dans une « cité de transit » de la France des années 1960.
Là, dans les immeubles sans âme d'un territoire imprécis et
périphérique, cohabitent déclassés, pauvres, migrants et assistés.
Colette Pétonnet les écoute, les observe et note. Rien ne lui
échappe de l'organisation et des rapports d'un « groupe » qui
n'existe que par le regard et le rejet des autres. Plus que l'oeuvre
pionnière d'une talentueuse ethnologue, cette enquête constitue
une pièce fondatrice de l'histoire des banlieues françaises.
Lors de sa parution en 1968, Ces gens-là eut un écho immense,
électrique. Exposer scientifiquement, sans jugement ni
misérabilisme, le quotidien des « sous-prolétaires » dérangeait
aussi bien l'homme ordinaire que les intellectuels. Un effet
qui reste intact aujourd'hui.