Publié par un couple de jeunes architectes et enseignants qui y sonnent la révolte, Learning from Las Vegas
cristallise les débats dans le milieu architectural américain du début
des années soixante-dix. Aux constructions imaginaires d'un monde
meilleur, l'ouvrage oppose l'observation de la réalité, faisant de la
ville existante - ici Las Vegas - un modèle à reproduire, imiter, ou
parodier. Il rompt ainsi brutalement avec l'idéologie moderniste où la
création architecturale ou urbanistique suppose une tabula rasa, une page blanche, ouvrant la voie à bien des écrits d'architectes qui, depuis, ont inversé le rapport entre théorie et réel.
Derrière
le questionnement de l'utopie, surgit une mise en cause de l'arrogance à
laquelle se laissent aller parfois les architectes. Learning from Las Vegas,
plaidoyer pour une pratique conventionnelle et une production «
ordinaire », dénonce toujours avec la même force l'architecture «
héroïque et originale » du nouvel « establishment ».