Hipsters, bobos, yuppies, gentrifieurs... Les termes ne manquent pas
pour qualifier les nouvelles populations qui s'approprient les quartiers
centraux anciens de certaines métropoles au détriment des habitants
populaires. Mais cette profusion empêche de comprendre le phénomène :
comment dépasser les oppositions binaires entre gentrifieurs et
gentrifiés ? Quels sont les moteurs, les logiques et les enjeux de la
gentrification ? Est-elle vraiment inéluctable ?
Ancrée dans des
contextes précis historiques et géographiques, économiques et politiques
-, elle s'incarne dans des bâtiments, des commerces, des groupes
sociaux, des pratiques et des esthétiques propres aux lieux dans
lesquels elle se déroule. Pour cette raison, elle est irréductible à une
mécanique simple et identique d'une ville à l'autre, d'un quartier à
l'autre.
À travers l'exploration de la diversité des formes, des
lieux et des acteurs de la gentrification dans une dizaine de villes
européennes (parmi lesquelles Paris. Montreuil, Lyon, Grenoble, Roubaix,
Barcelone. Lisbonne, Sheffield), cet ouvrage écrit par trois
géographes, deux sociologues et un politiste se propose de définir l'«
ADN » de la gentrification ; un rapport social d'appropriation de
l'espace urbain, mettant aux prises des acteurs et des groupes
inégalement dotés.