Apparues dans les années soixante, les structures gonflables ont démontré les
qualités économiques et constructives de l'air considéré comme un corps capable
de remplacer la pierre. À cet égard, riche de cinquante ans d'expérimentations
et de plus d'une centaine de projets, L'Architecture de l'air
d'Hans-Walter Müller est l'une des plus significatives de l'époque. Nomade et
sédentaire, défiant la pesanteur et fondée sur un renouveau de la mécanique des
fluides, cette architecture apparaît comme un pont entre le foisonnement des
années soixante et les nouveaux intérêts des milieux de l'architecture
contemporaine les plus investis dans la recherche d'un autre art de bâtir.
La puissance formelle et symbolique, ainsi que l'avant-gardisme de cet oeuvre
trouve aujourd'hui une place dans l'histoire de l'architecture moderne grâce au
savant travail d'analyse et de mise en perspective effectué dans cet essai par
l'historien de l'art et de l'architecture Alain Charre, grâce à qui l'oeuvre de
Hans-Walter Müller revêt aujourd'hui une pertinence historique, indiquant que la
disparition de l'édifice après usage ne signifie pas la disparition de
l'architecture mais bien sa régénérescence potentielle.