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le jardin au cinéma, c’est à la fois défricher une terre vierge où
peu d’historiens, chercheurs ou critiques de cinéma se sont
aventurés, et initier une passerelle entre deux arts et deux
publics.
S’adressant aux amateurs de jardins comme aux cinéphiles, ce voyage
dans 120 ans de jardins du 7e art, à travers plus de
300 films de fiction, est une invitation à comprendre ces
lieux familiers que sont la cour, le jardin ou le parc – et à
nourrir notre regard de celui de grands cinéastes, de Stanley
Kubrick à Alain Resnais.
Objet d’une contemplation paysagère, le jardin est aussi un lieu
qui vit et meurt avec les personnages qui le fréquentent : un lieu
d’art, un lieu d’amour, un lieu de quête de sens. Sans cesse
réinventé, il déploie, au cinéma, toutes ses possibilités
esthétiques et philosophiques.
"Livre érudit, unique dans son projet ce Jardins du
cinéma fera référence."
Thomas
Doustaly, Le Monde
Extrait de l'introduction de l'auteur
«
Toutefois, les jardins sont moins présents au cinéma que dans le
monde réel. Pourquoi ne voit-on pas plus de jardins sur les écrans,
alors qu’ils font partie du quotidien ? Le cinéma affectionne
plus souvent les grands espaces, d’où la présence forte du paysage
à l’écran, et avant tout celle du paysage urbain. Se sentirait-on
trop à l’étroit dans les jardins des villes pour filmer de grandes
aventures ?
Pourtant,
à l’origine, les jardins ont souvent été filmés par les frères
Lumière. Les studios de Hollywood ont encore davantage tiré profit
de la lumière californienne et des nombreuses propriétés, entourées
de vastes jardins luxueux. Le climat californien étant propice au
tournage des scènes d’extérieur, les jardins de Los Angeles sont
familiers aux spectateurs du monde entier depuis les comédies de
Mack Sennett, de Charlie Chaplin ou de Ben Turpin. Ces pionniers y
trouvaient une luminosité qui convenait à la pellicule
cinématographique, alors peu sensible, nécessitant beaucoup de
lumière.
La technique évoluant, les cinéastes se sont davantage repliés dans
les studios, et de façon plus systématique encore au moment de
l’arrivée du cinéma parlant qui exigeait de contrôler drastiquement
les sources sonores. Le cinéma s’est alors éloigné des
jardins. [...]
Ce
livre est une invitation à une promenade dans les jardins du
cinéma. Depuis 120 ans, des films rendent compte de plusieurs
siècles d’art des jardins, les films en costumes étant par exemple
très friands de décors historiques soignés. Les jardins et parcs
urbains contemporains, aussi bien publics que privés, méritent
aussi un arrêt sur l’image. »