Le regain d'intérêt pour la marche est notoire dans les pratiques
artistiques actuelles, l'engouement pour les promenades urbaines, les
bénéfices attendus pour la santé ainsi qu'au regard des stratégies
métropolitaines. Cependant, que sait-on de la marche et de ses effets ?
Quelles connaissances des corps mobiles nourrissent les représentations
de la mobilité et des territoires ? Tant dans ses objectifs que dans ses
perspectives, le marcheur s'affirme comme une figure universelle et
multiple. Tantôt déplacement obligé du paysan, du pauvre, de l'enfant,
tantôt pratique privilégiée du penseur, du randonneur, du flâneur
urbain, du citadin connecte, la marche s'inscrit dans l'ensemble des
mouvements d'une société qui, à toutes les échelles, de l'espace public à
l'espace intime, valorise la vitesse.
Cet ouvrage, issu d'un
colloque de Cerisy tenu en 2012, fait l'hypothèse d'un génie de la
marche qui ne demande qu'à se déployer dans le monde contemporain. Il
réunit des auteurs de diverses disciplines, des sciences humaines et
sociales, de l'urbanisme et de l'architecture aussi bien que de la
robotique, des neurosciences, de la médecine, du design ou du monde de
l'art.