Théorie S-Z
LE LANGAGE MODERNE DE L'ARCHITECTURE - (ZEVI BRUNO)
Code EAN 13 : 9782863646717
date de parution :
2015-10-02
format :
15 x 23 cm
nbre de pages :
112
Dans les années 1970, Bruno Zevi, architecte, historien et critique
d'art italien, établit un étrange constat : bien peu d'architectes
savent « parler » et « lire » l'architecture. Un seul langage architectonique prédomine : celui du classicisme ;
un seul système a tout figé : celui des Beaux-Arts. Il n'y a que
l'architecture moderne, avec son langage alternatif autonome, qui peut
venir faire exception à la règle académique. Et il y a selon lui urgence
car « une fois que le Mouvement moderne sera
épuisé, nous n'arriverons plus à lire les images de tous les architectes
qui ont parlé une autre langue que celle du classicisme : les
bâtisseurs du paléolithique, les maîtres de l'Antiquité tardive et du
Moyen Âge, les maniéristes et Michel-Ange, Borromini, les protagonistes
de Arts and Crafts et de l'Art nouveau, Wright, Loos, Le Corbusier,
Gropius, Mies, Aalto, Scharoun... » À
travers ce livre, composé d'une série de conversations qui se tinrent
lors de séminaires d'architectes et d'urbanistes à Rome, Bruno Zevi
identifie « sept invariants »,
autant de témoignages contre l'idolâtrie classique, autant de clefs
pour comprendre les messages contemporains. Tous sont liés par une idée
commune : il faut faire table rase, désacraliser, se dépouiller des
tabous culturels, se libérer des ordres — véritables dogmes sclérosants —, des inerties et des poids morts accumulés par des siècles
de classicisme. Hautement subversif, véritable pamphlet pour une
révolution architecturale, Le Langage moderne de l'architecture n'en est
pas moins un texte merveilleux d'intelligence et de drôlerie. « La
fenêtre. Pour les fenêtres d'un palais de la Renaissance, le
classicisme sélectionne un module, puis étudie la séquence des modules,
les rapports entre les vides et les pleins, les alignements horizontaux
et verticaux, c'est-à-dire la superposition des ordres. Eh bien,
l'architecte moderne va s'affranchir de ces préoccupations formelles
[...]. Chaque fenêtre est un mot : elle vaut par elle-même, pour ce
qu'elle dit, pour ce qu'elle apporte ; il est
hors de question de l'aligner ou de la proportionner. Elle peut prendre
n'importe quelle forme : rectangulaire, carrée, circulaire, elliptique,
triangulaire, composite, de forme libre, tout dépend de la pièce qu'elle
doit éclairer. [...] Il n'y a aucune raison d'uniformiser les fenêtres et
de mortifier ainsi leur fonction. Plus elles seront variées, plus elles
seront efficaces et plus elles transmettront une pluralité de messages. »