La première ambition du XVIIIe siècle aurait-elle
été de ne plus « périr en symétrie », comme s'en plaignait Mme de
Maintenon en pensant aux courants d'air de Versailles ? En l'occurrence,
c'est la sévérité du Grand Siècle qui est en cause, plus que les belles
ordonnances, encore promises à de beaux jours.
L'architecture privée illustre l'esprit nouveau en composant dans un
Paris où l'espace devient rare et les parcelles irrégulières ; à cette
contrainte s'ajoute l'aspiration à des espaces intimes et aimables. «
Nos petits appartements sont tournés comme des coquilles rondes et
polies », note Louis-Sébastien Mercier. Les sinuosités rocaille des
intérieurs gagnent parfois les façades avant que les bâtisseurs ne
puisent dans l'Antiquité l'inspiration d'une renaissance néoclassique.
Celle-ci demeurera un témoin sûr du goût français, partout imité, tandis
que les embellissements publics portent la marque pédagogique et
moralisatrice des Lumières.
Et pour cette ville de chair et de pierre, combien de Paris de papier
? Le siècle n'est avare ni de projets ni de plans... qu'il reviendra au
suivant de mettre en œuvre.