Alors que l'architecture de la reconstruction a été étudiée de manière exhaustive, les villas de cette époque restent méconnues. Pourtant, elles connaissent après-guerre une vogue remarquable avec l'émergence d'une bourgeoisie éclairée plus modeste. À l'ombre des grands ensembles, elles constituent un laboratoire qui permet aux architectes d'innover, mais aussi de mettre en pratique les enseignements des maîtres, tout en les détournant avec l'esprit de provocation caractéristique de l'époque. Basé sur l'organisation spatiale, le renouvellement plastique, le mélange des matériaux anciens et nouveaux, la couleur, l'ouverture à la nature, le vocabulaire architectural français se nourrit d'influences américaines, scandinaves, japonaises et brésiliennes. Régionalistes, organiques, rationalistes, spatio-dynamiques ou œuvres d'art total, les villas modernes, construites par des maîtres, de jeunes architectes, des ingénieurs ou des artistes, d'Alvar Aalto à Pierre Soulages, représentent le rêve d'une génération.